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souples, de ses membres vigoureux, tout imprégné de soleil, tout plein de la grâce du Créateur.

Il sait. Il comprend. Ses douleurs passées, ses douleurs futures, il les concentrera ; elles seront l’huile pour la lutte, la dynamique raisonnée de ses gestes futurs, la raison de sa vie. Méprisant les sollicitations des plaisirs inutiles, il ira vers la science des choses, la contemplation des rhythmes et des causes, l’adoration du Dieu. La douleur, essence de la vie et qui faisait sa faiblesse, il en tirera sa force, il la transformera jusque l’extase, jusque l’hallucination mystique. Les féeries des entrelacs sidéraux paraderont à ses regards. Il se combinera par l’ampleur de sa science et la vigueur de sa pensée à l'harmonie des mondes. Il synthétisera les séries des phénomènes dans l’Idée-Une, dans l'Idée-Mère, dans l’Œuf générateur des Mondes, dans l’Idée Divine, dans Dieu. II sera mystique.

Donc, après avoir résumé si exactement aux cours de ses âges, les étapes d’éducation propres à la genèse sentimentale, le Siècle prépare évidemment la période nouvelle, la période de Force, de Science consciente et de bonheur : l’Epoque à venir sera mystique. Car s’il est des analogies entre les évolutions des choses, nulle de ces analogies ne saurait paraître vaine. La sagesse des Temps a toujours montré, elle montre encore le microcosme humain, symbole harmonique du macrocosme universel. Les éphémères naissent, évoluent et meurent suivant les lois essentielles qui président au développement, aux paraboles, à l’extinction des comètes.

L’Époque à venir sera mystique. Mystique et théiste.