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et ma fille, et essayé de l’opérette avec une Lucrèce qui ne réussit guère, Eugène Déjazet, à veille de la guerre, céda son théâtre à un Turc appelé Manasse, qui en changea le nom pour reprendre celui de Folies-Nouvelles. Ce Manasse, qui avait gagné pas mal d’argent dans son pays en promenant des troupes françaises par les principales villes de l’Orient, arrivait à Paris pour le dépenser largement. Ce fut vite fait, et, après avoir joué tout juste deux pièces dont un Nouvel Aladin d’Hervé, qu’il était allé chercher à Londres et qu’il monta somptueusement, il fut obligé de mettre la clé sous la porte.

Le théâtre reprit alors son nom de Déjazet, avec des directions de fortune qui se succédaient sans laisser de traces, jusqu’au moment où il arriva aux mains du légendaire Daiglemont, un comédien de province qui se vantait de jouer plus vite qu’aucun artiste de France et de Navarre.

Le fait est qu’il abattait facilement ses douze ou quinze actes en une soirée ! Son autre prétention était de ressembler à Lafont, le grand comédien du Gymnase avec lequel il s’efforçait