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qu’il scandait de la façon la plus drolatique avec une prononciation à la fois lourde et nette qui lui donnait si bien l’air de « mâcher » de la paille.

Tout de suite, les Folies-Nouvelles eurent la vogue et furent adoptées par le public le plus élégant de Paris. Il était tout à fait bien porté, dans le monde des gandins et des cocottes, d’aller s’y divertir en suçant des sucres d’orge à l’absinthe, qui étaient la spécialité de l’endroit. Des fauteuils aux loges, du parterre à l’amphithéâtre, pas un spectateur qui ne fût muni du sucre d’orge de rigueur : il semblait que, sans lui, le plaisir du spectacle eût été moindre.

Cela dura quatre ou cinq ans, puis la mode cessa de ces petits spectacles qui se répétaient par trop et sans grande variété : on finit par se lasser de tout, même des sucres d’orge absinthés. Huart et Altaroche se décidèrent à passer la main et Virginie Déjazet, au déclin de sa carrière, obtint pour son fils, en septembre 1859, le privilège du théâtre, qui prit son nom. Le nouveau directeur, Eugène Déjazet, était un compositeur agréable, qui s’était fait connaître en écrivant d’assez jolis airs pour certaines pièces créées par sa mère, la Gardeuse de dindons et Gentil