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— Bon ! Encore un raseur ! pensait-il.

Et vite il rapprochait son fauteuil de son bureau et prenait son air le plus occupé, afin d’avoir un prétexte pour abréger l’entretien. S’apercevait-il, dès les premiers mots, qu’il ne s’agissait pas d’affaires de théâtre, sa physionomie changeait aussitôt et il s’empressait de tourner son fauteuil du côté du visiteur, pour causer plus à l’aise. Et c’était un causeur exquis et intarissable, qui vous faisait oublier les heures et les oubliait avec vous.

Sa fin fut bien triste. Miné par un mal qui ne pardonne pas, il la vit venir de loin et, pendant ses derniers mois, il se tenait strictement enfermé, refusant de recevoir ses amis, pour ne pas les affliger par la vue de ses souffrances.

A propos de lui, je tiens à rappeler une chose qui me semble injustement oubliée. Il y a certainement bien peu d’auteurs dramatiques aujourd’hui — si même il y en a — qui sachent que c’est à Noriac que l’on doit la création des pensions que la Société sert à ses membres. Et cependant, c’est lui qui attacha le premier grelot, dans une assemblée générale tenue en avril 1879 à la salle Herz, aujourd’hui disparue, et qui se trouvait rue de la