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assez bien venues et grâce surtout à la jolie voix de la principale interprète, dont les belles notes graves étaient d’un charme si prenant. Un peu plus tard, elle les fit mieux apprécier encore en créant le rôle de Lazuli dans l’Étoile, de Chabrier, et celui de Clairette, dans la Fille de Madame Angot.

Pour la pièce suivante, si Noriac se décida à la mettre sur son affiche, ce fut, pour ainsi dire, malgré lui et en faisant appel à son esprit de sacrifice. Il s’agissait d’un acte où un soldat, croyant avoir aidé son capitaine à accomplir ou à dissimuler un crime, arrivait peu à peu à abuser de sa soi-disant complicité pour essayer de le faire chanter. C’était mal tomber que de présenter un pareil sujet à l’auteur du 101e régiment, tellement ferré sur les choses militaires qu’il en était même arrivé à avoir l’air d’un capitaine à la fois bougon et bon enfant. Il n’eut pas plutôt lu qu’il s’écria :

— C’est impossible ! jamais je ne jouerai cela ! Où avez-vous pu prendre qu’un soldat oserait parler ainsi à son supérieur ?

— Mais nous l’avons fait se griser pour se donner du courage.