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En 1869, époque à laquelle je pénétrai pour la première fois dans les coulisses des Bouffes, ils étaient aux mains d’un gendre d’Offenbach, Charles Comte, le propre fils du physicien, et de Jules Noriac, le brillant chroniqueur du Figaro, l’auteur du 101e régiment et de la Bêtise humaine, qui venait de quitter les Variétés, où il était l’associé des frères Cogniard.

Lorsque Noriac me joua une première pièce, ce fut pour être agréable à un de ses amis, le compositeur et professeur au Conservatoire Henri Potier, pour lequel j’avais, avec Eugène Leterrier, écrit un petit opéra-comique en un acte assez anodin, intitulé Madeleine, où devait débuter une de ses élèves, la troisième des sœurs Marié, Paola — laquelle brûlait du désir de marcher sur les traces de ses deux aînées, Galli et Irma. L’action, toute simplette, se passait en Bretagne, avec des chœurs de pêcheurs, un orage et une prière à la Vierge, dont les échos du théâtre durent se trouver bien étonnés. L’acteur Désiré appelait ironiquement cela « le Petit Pardon de Ploërmel » et pronostiquait que le susdit orage pourrait bien, de la scène, gagner la salle. Il n’en fut rien, par bonheur, et la pièce fut favorablement accueillie, grâce à quelques scènes comiques