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proche d’un bureau grillagé où se tenait un gentleman des plus corrects, mais aussi fermé que son guichet et, tirant sa carte avec un geste à la d’Artagnan :

— Debruyère, directeur du Théâtre de la Gaîté, à Paris !

I don’t know ! répond l’impassible gentleman.

— Comment ! Vous ne me connaissez pas ! Moi, Debruyère, Moi qui… etc., etc.

Inlassablement le : I don’t know ! accueillait toutes ses protestations. En désespoir de cause, je glisse à mon tour ma carte, en ajoutant timidement :

— Auteur de Falka !

Du coup, l’obstiné Anglais changea de ton et se prit à répondre, dans le plus aimable français :

— L’auteur de Falka ! Oh ! monsieur ! Il ne me reste plus une seule place, mais je vais essayer de vous caser tout de même.

Et il finit par nous ouvrir une petite loge, d’où nous assistâmes à la représentation. Ce soir-là, pour la première et unique fois de ma vie, j’ai connu ce que c’est que « la vraie gloire » !

3 mars 1912.