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suivi par un de ces horribles cochers de nuit, barbus, hirsutes, dépenaillés et qu’à l’œil on devine malodorants. De son organe enroué d’ivrogne, il vous réclamait un supplément de pourboire ou se plaignait d’avoir reçu en paiement une pièce fausse.

Puis, quand il avait bien joui de votre ahurissement, le cocher ôtait poliment son chapeau d’un geste large de Grand d’Espagne et vous disait de sa voix naturelle — qui était quand même enrouée :

— Ne vous épatez pas ! C’est Grenier.

C’était lui, en effet, le fantaisiste Calchas de la Belle Hélène, dont le « Trop de fleurs ! » sonne encore dans toutes les mémoires.

Dans la salle, au fur et à mesure que se terminaient les représentations des théâtres, les invités le cessaient d’arriver. C’était d’abord la troupe les Bouffes au grand complet, ayant à sa tête le gros Désiré, Edouard-Georges, le régisseur Desmonts et la brune et gentille Debreux, qui jouait dans la Timbale le petit rôle travesti à propos duquel se chantent au final du 2e acte ces quatre vers aux rimes étonnantes :

Derrière la porte
On l’a ramassé dans un coin,
Caché sous des bottes,
Sous des bottes de foin !