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était allé en augmentant. Inviter celui-ci en laissant de côté celui-là, faire des mécontents alors que l’on voulait se réjouir en toute franchise, il ne fallait pas y penser. Peu à peu, le souper primitif se trouva remplacé par un grand bal costumé, où chacun pourrait être convié et pour lequel il fut fait plus de deux cents invitations.

Deux cents, à cette époque, cela comptait. Il en faudrait deux mille, aujourd’hui que le monde qui gravite autour du théâtre est devenu légion. Aussi une pareille fête serait-elle impossible, tandis que celle-là, dont on avait pourtant parlé plusieurs semaines à l’avance, fut des plus réussies, entre gens qui se connaissaient tous et qui se voyaient presque tous les jours.

Pour la circonstance, la cour avait été transformée en salle de bal, avec plancher, tente brillamment éclairée par une double rangée de lustres et ornée d’une profusion de fleurs et de plantes. L’orchestre se trouvait sur le perron de l’hôtel. Entre les deux pavillons donnant sur la rue, on avait disposé une petite salle ; également en charpente et en toile, qui servait d’entrée et de vestiaire.

Là, une première surprise vous attendait : à peine avait-on fait un pas, qu’on se voyait pour-