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darmes ». Ce nom faisait la joie de Judic :

— Je resterais toute la vie à Bruxelles rien que pour avoir le plaisir d’avaler un gendarme tous les jours ! disait-elle en riant de bon cœur.

Il y en a qui sont heureux de manger du « curé ». C’est un goût moins innocent !

De Bruxelles, elle ne tarda pas à revenir à Paris, pour créer à la Gaîté, le 15 janvier 1872, le rôle de la princesse Cunégonde dans le Roi Carotte, de Sardou et Offenbach. Ce qu’il y avait de plus marquant pour elle dans ce rôle était une certaine entrée à cheval, qui lui faisait grand’peur. Du reste, de tout cet effort des deux grands maîtres de la scène, il ne devait guère rester que le délicieux morceau des colporteurs :

Nous venons du fin fond de la Perse,
Nous faisons un très joli commerce !…

Elle eut bientôt sa revanche. Engagée au lendemain de la première par les directeurs des Bouffes-Parisiens, Comte et Noriac, elle parut au mois d’avril suivant dans la Molda de la Timbale d’argent, son premier et, peut-être, son plus grand succès. Vinrent ensuite la Petite Reine, la