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les noms de Paulin-Ménier et de Thérésa. Malgré la présence bien escomptée du créateur du Courrier de Lyon et de la chanteuse populaire, le sort de cette pièce, la Famille Trouillat, fut éphémère. Il n’en est guère resté qu’un refrain :

C’est les Normands, m’a dit ma mère,
C’est les Normands qu’a conquis l’Angleterre !

que jouent encore les musiques militaires et que quelques gens fredonnent sans savoir d’où il vient.

Enfin, le 11 novembre de la même année, avait lieu la première représentation de Giroflé-Girofla, dont le succès avait été très grand à l’Alcazar royal de Bruxelles et où débutait Jeanne Granier.

Cette fois, le public revint en foule et le bureau de location dut être doublé pour répondre à toutes les demandes. Hostein aurait dû se trouver au comble de la joie. Point ! On le voyait arriver au théâtre, sombre, inquiet, taciturne, s’empressant de gagner son cabinet et de s’y enfermer.

— Que le diable emporte votre succès ! disait-il aux auteurs. J’étais bien plus tranquille avant !

C’est que, si la Renaissance faisait autant d’argent qu’on pouvait le souhaiter, le Châtelet en avait dévoré d’avance la plus grande partie et que les créanciers, qui s’étaient tenus cois