Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Diable, jouée jadis aux Variétés et pour laquelle il avait engagé deux artistes aimés, Montrouge et la joyeuse Silly.

J’ai dit que ce directeur était un homme actif : il le prouva à cette occasion. En même temps qu’il montait les Bibelots à la Renaissance, il mettait sur pied au Châtelet les Amours du Diable, l’opéra-comique à spectacle d’Albert Grisar, avec Paola Marié et une belle et charmante cantatrice qui avait passé par l’Opéra et y avait même créé le petit rôle du pâtre, dans Tannhauser : Mélanie Reboux. Pour comble de dilettantisme, il affichait les deux premières en même temps et on le vit toute la soirée faire la navette entre ses deux théâtres, courant de la Porte-Saint-Martin à la place du Châtelet, et réciproquement. Le cocher, qu’il avait retenu à l’heure, crut positivement que son client était devenu fou.

Du reste, les Amours du Diable, les Bibelots du Diable, c’était trop de diables à la fois et c’eût été bien le diable si le diable ne s’en était pas mêlé. Pendant que la représentation du Châtelet se déroulait assez tranquillement, mais sans provoquer beaucoup d’enthousiasme de la part du public, celle de la Renaissance se trouvait fortement accidentée. Tous les trucs, tous les changements, qui avaient à peu près marché à la répétition générale, semblaient s’être donné le mot pour