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sur-le-champ, en lui jurant qu’avant peu il ferait d’elle une étoile. Et il tint brillamment sa parole, puisque cette débutante n était autre que Louise Théo — devenue depuis l’heureuse et charmante femme du plus grand marchand de tableaux de New-York.

Pendant que ce premier spectacle commençait à attirer le public dans la salle enfin désenguignonnée, Offenbach se hâtait d’achever une partition sur un livret en trois actes de Crémieux et Blum et, dès le 29 novembre, on donnait la Jolie Parfumeuse avec Daubray, Bonnet, le baryton Troy, mort il y a quelques années régisseur à l’Opéra-Comique, Mme Laurence Grivot et, enfin, Théo qui, ce soir-là, enleva d’emblée « ses éperons d’étoile », comme le lui dit son joyeux camarade Christian, enchanté de cette métaphore hardie. Ce fut la vraie vogue, qui persista aussi longtemps que dura l’association des deux directeurs.

Quand Offenbach eut repris sa troupe, Hostein, resté seul, essaya de frapper un coup en remontant, à grand renfort de trucs, de talismans et de changements à vue, une ancienne féerie de Clairville et des frères Cogniard, les Bibelots du