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diverses tentatives du même genre et, entre autres, le 11 juillet 1873 — il y avait alors des auteurs qui n’hésitaient pas à risquer une pièce nouvelle en plein cœur de l’été — il donnait la Thérèse Raquin d’Emile Zola, reprise depuis à l’Odéon, mais dont un tableau à sensation, celui de la noyade, ne réussit pas à fixer le succès.

Décidément, ce joli théâtre n’était pas fait pour le sérieux ; on appela la musique à la rescousse. À ce moment même, Offenbach, qui venait de prendre la direction de la Gaîté, avait sur les bras toute une troupe d’opérette engagée à grands frais et qui allait se trouver immobilisée pendant de longs mois par les représentations du Gascon de Théodore Barrière et de la Jeanne d’Arc de Jules Barbier.

Le directeur de la Renaissance n’eut donc pas de peine à s’entendre avec celui de la Gaîté pour qu’un certain nombre des artistes inoccupés vînt s’établir provisoirement au boulevard Saint-Martin. On improvisait un spectacle coupé, qui passait le 4 septembre suivant et dont faisaient partie la Chanson de Fortunio et un petit acte nouveau, Pomme d’api, de Ludovic Halévy et William Busnach — musique d’Offenbach, naturellement — joué par Daubray, Mme Peschard et une jeune débutante que l’auteur d’Orphée aux enfers avait découverte à l’Eldorado et engagée