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temps où la prison pour dettes existait encore rue de Clichy. Poursuivi par des créanciers qui ne voulaient pas entendre raison, Hostein, sous le coup d’une contrainte par corps, est cueilli un beau matin par un garde du commerce qui l’emballe dans un fiacre, à destination de « Clichy ».

En route, on cause. Hostein déplore l’incident qui vient se jeter à la traverse de tous les projets qu’il avait en tête et qui devaient le sortir d’embarras. Il les dit, ces projets si séduisants, il les explique, il les développe avec une confiance, une sûreté, une précision telles que le garde du commerce — homme peu sensible par métier, comme bien l’on pense — s’en trouve tout ébloui. Changement à vue ! Celui-ci donne ordre au fiacre de rebrousser chemin, se fait conduire chez lui et y prend l’argent nécessaire pour payer les dettes de son captif. Non content de cela, il met à sa disposition toutes ses économies et s’attache à sa fortune en qualité d’administrateur. Balzac aurait-il imaginé mieux pour son Mercadet ?

Après le drame de Belot qui, en dépit de son titre, n’avait été qu’un feu de paille, Hostein fit