Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais dont le souvenir lui-même a disparu.

Pendant les derniers jours de la Commune, le théâtre et le restaurant avaient été incendiés. Sur remplacement de ce dernier, l’architecte Delalande, propriétaire du terrain, entreprit alors de construire une salle de spectacle — le théâtre de la Renaissance actuel — dont les destinées, depuis trente-huit ans, ont été si diverses et, parfois, si heureuses.

C’est le 8 mars 1873 que la Renaissance fit son ouverture avec un drame d’Adolphe Belot, la Femme de Feu, tiré d’un roman paru dans le Figaro et dont le succès avait été très vif, grâce surtout à certaine description suggestive d’un bain pris la nuit par l’héroïne dans la mer phosphorescente. On parla beaucoup de cette scène, qui paraissait alors des plus osées. Nous en avons vu bien d’autres depuis et, aujourd’hui, ce bain-là nous laisserait assez froids, — si j’ose dire.

Hélas ! au théâtre, le fameux bain fut loin de donner l’effet qu’on en attendait ! D’abord, la mer phosphorescente, plus ou moins bien représentée par des gazes lamées, avait plutôt l’air d’un aquarium. D’ailleurs, il n’avait pas été possible