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à brûler, menaçant de mettre le feu aux frises. Par bonheur, personne ne perdit la tête ni sur la scène ni dans la salle. Les artistes s’interrompirent, un brave pompier de service arriva tranquillement avec un seau et une éponge, arracha le rideau, l’éteignit sous ses pieds et rentra dans la coulisse en disant :

— Et voilà !

Puis, Desclauzas reprit le final :


Tournez ! Qu’à la valse on se livre !


et l’acte se termina au milieu des bis, des applaudissements et des rappels. On avait tout à fait oublié cet incident, qui aurait pu devenir tragique. Il est vrai qu’à cette époque il n’y avait pas eu l’incendie du théâtre An der Wien, ni celui de l’Opéra-Comique, et que le public n’était pas disposé à s’affoler comme il le ferait maintenant à la moindre alerte.

Mais c’est égal, pour un mauvais début, les rideaux de papier avaient eu un mauvais début et, dès le lendemain, ils étaient remplacés par de bonnes et sérieuses soieries pour lesquelles, cette fois, Cantin ne regarda pas à la dépense : les quatre cent onze représentations consécutives qu’allait avoir la Fille de Madame Angot pouvaient lui permettre ce luxe. Qui sait même si cet