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sous-titre d’Alcazar Royal qui avait la vogue, il intitula bravement l’ancien café-concert « Théâtre des Fantaisies-Parisiennes » et entreprit d’y jouer de grandes opérettes en trois actes prises dans le répertoire des théâtres de Paris.

Aussi la proposition de Lecocq arrivait-elle à pic. Jouer une pièce nouvelle, donner sur son théâtre une vraie première, quel rêve ! Voilà qui ne manquerait pas de faire du bruit dans « le Tout-Bruxelles » !

Cela en fit, en effet, et, lorsque le rideau se leva sur les Cent Vierges de MM. Clairvillc, Chivot, Duru et Charles Lecocq, la salle était bondée d’un public surchauffé et tout disposé à applaudir. Il faut se rappeler qu’à cette époque déjà lointaine, l’exportation des pièces inédites était chose absolument inconnue.

Le succès fut chaleureux et l’opérette nouvelle se joua cent fois de suite :

— Une fois par vierge ! disait Humbert.

Bertrand, qui n’aurait certes pas voulu de l’ouvrage si on le lui avait proposé tout d’abord, s’empressa d’aller le voir à Bruxelles et de le ramener à Paris ; c’est ainsi que Lecocq rentra triomphalement aux Variétés, après avoir pris le chemin de fer du Nord, aller et retour, ce qui se trouva — pour cette fois, savez-vous ? — le plus court chemin.