Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Pourquoi, alors ?

— Le gaz ! Le gaz, pour lequel il faut payer immédiatement huit cents francs ; sinon, on refuse la fourniture, Et ces huit cents francs, impossible de les prendre sur la location : tout est déjà distribué. Un seul moyen, c’est de les demander à notre éditeur en avance sur la prime qu’il nous doit à la vingt-cinquième. Quelle perte pour lui s’il laisse arrêter la pièce un seul jour ! Il ne peut pas nous refuser.

C’était puissamment raisonné : l’éditeur s’exécuta séance tenante, et les deux auteurs de courir au théâtre devant lequel attendaient les voitures de la compagnie : l’Athénée était alors, ainsi que les Folies-Bergère et d’autres établissements, éclairé par le gaz portatif que l’on amenait chaque jour dans d’énormes voitures à réservoir dont les passants s’écartaient prudemment, par crainte d’explosions, comme il s’en était déjà produit, rue de Rambuteau, par exemple, en face des grands magasins du Colosse de Rhodes. Plus de danger de cette sorte aujourd’hui, mais comme il est avantageusement remplacé par les autos, les tramways et tous ces bus aussi redoutables pour ceux qui sont dedans que pour ceux qui n’y sont pas !