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Aubert et quelques autres, et qui tenait ses assises dans une petite salle à manger de l’hôtel Blanquet, que nous nous étions attribuée.

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A cette époque, Étretat était loin d’être ce qu’il est aujourd’hui. C’était déjà une station en vogue, mais fréquentée presque uniquement par les artistes et où régnait la plus grande familiarité. D’abord, le chemin de fer ne vous amenait que jusqu’aux Ifs et il fallait faire le reste du trajet en voiture ou en diligence — ce qui vous valait de jouir d’un spectacle vraiment merveilleux lorsque, parvenu en haut de la côte, sur la route de Fécamp, on apercevait tout à coup le gai petit village, campé au beau soleil, dans un vallon sur le bord de la mer, au milieu de la découpure encadrée par les falaises d’amont et d’aval. Rien que ce décor ainsi présenté valait le voyage. Aujourd’hui, avec les communications si faciles, le nombre des baigneurs a décuplé, mais en même temps ont disparu l’intimité, la camaraderie et les façons « bon enfant » de jadis : ne regrettons rien, constatons seulement.

Sur la plage, on trouvait encore quelques-uns de ces vieux bateaux retournés la quille en l’air