Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/290

Cette page n’a pas encore été corrigée

mois. Comment cet être si gai, si aimable, qui avait l’existence si facile et à qui rien ne semblait manquer pour être parfaitement heureux, avait-il pu en arriver au coup de revolver final ? Hélas ! on ne les compte pas, ceux que la vie de Paris aura ainsi brûlés !

*
* *

Quand je l’ai connu, rien ne me faisait prévoir qu’il serait un jour mon confrère applaudi. C’était un tout jeune homme, mince, élégant, assez timide, à qui son nez un peu long donnait un air à la fois étonné et narquois, recherchant volontiers la société des artistes, auprès desquels sa bonne grâce enjouée lui faisait trouver facilement accueil. On le voyait à presque toutes les premières, accompagnant son père, qui était, lui aussi, une figure bien familière à tout le monde des théâtres, avec ses longs cheveux soigneusement roulés en boucles et qui n’avaient pas su blanchir.

Je le rencontrais encore chez Offenbach, aux réunions hebdomadaires de la rue Laffitte, puis à Étretat, où il fit, pendant une saison, partie de la petite colonie que nous formions avec Albert Wolff, Victor Koning, Albert Vizentini, Paul