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voir, le nez chaussé de besicles, on l’aurait pris volontiers pour un écrivain public, et l’on ne se serait d’ailleurs trompé que de peu. Sa spécialité était la pièce en un acte, qu’il produisait en abondance, inondant toutes les petites scènes qui voulaient l’honorer de leur confiance et s’élevant même parfois jusqu’à l’Eldorado et aux Folies-Dramatiques. Le prix était fait de dix ou quinze francs l’acte, et l’on est ému en songeant à ce qu’il lui fallait en usiner pour gagner de quoi vivre. Je pense bien ne pas exagérer en estimant sa production totale au chiffre de quatre à cinq cents actes.

Un moment, il l’interrompit, ayant presque connu la fortune, grâce à un héritage d’une cinquantaine de mille francs qui lui était tombé. Malheureusement, après avoir écrit tant de pièces, il lui vint l’ambition de jouer celles des autres et de se faire directeur des Galeries Saint-Hubert, à Bruxelles. Après cela, il lui fallut revenir à sa fabrication dramatique, que la mort seule finit par interrompre.

Mais c’est à la collaboration de Blondeau et Monréal que Dechaume dut la prospérité de son théâtre. Leur première revue : Tapez-moi là-dessus ! fut un succès qui flamba tout de suite.

Ce fût la vogue : au bout de quelques jours, gandins et cocottes s’empressaient d’accourir et