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inédits, des revues et des pièces à femmes. Et, ma foi, parmi ces demoiselles, il y en avait d’assez jolies et qui chantaient faux avec la même grâce et le même charme que sur d’autres scènes plus relevées. Du reste, la troupe qu il avait recrutée était des plus convenables ; j’y ai même vu débuter un jeune comédien que l’affiche désignait sous le simple prénom de Henri et qui fut plus tard une des gloires de Cluny, sous la direction de Léon Marx : Henri s’était mué en Muffat, un nom qui restera attaché à l’inoubliable création de Boubouroche.

Les grands jours de recette étaient le samedi, le dimanche et le lundi. Ces jours-là, il y avait salle comble. Par exemple, il ne faisait pas bon s’y aventurer à l’orchestre ou au balcon dans une tenue qui déplût à ces messieurs de la galerie, car, dans ce cas, les pelures d’oranges se mettaient à pleuvoir avec entrain.

Excellent public, d’ailleurs, que ces spectateurs à dix sous, s’amusant de tout et s’intéressant à ses artistes, qu’il ne se faisait pas faute d’interpeller à l’occasion :

— De quoi ? On ne chante pas son couplet ce soir ? C’est-il donc que tu as fait la noce hier ?

Ou bien :

— Bravo, la petite mère ! C’est envoyé.