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quel journal, y compris le bulletin de la Bourse. Et il nous en donnait des exemples à l’appui, qui étaient vraiment d’une fantaisie achevée. Mais, chose curieuse, cette fantaisie intarissable l’abandonnait dès qu’il voulait se mettre à écrire pour le public. Des trois partitions qu’il a données : Fleur de baiser, la Girouette et la Belle Bourbonnaise, la dernière seule a eu un semblant de réussite. Aussi était-il, au fond, un triste et un désabusé, et l’on a bien vu tout ce qu’il y avait de factice dans cette gaîté à jet continu, le jour où l’on apprit qu’il avait fallu l’enfermer dans une maison de santé. Là, il s’imaginait être arrivé à la renommée et à la fortune, ayant tous les directeurs à ses pieds, et il s’est éteint ainsi, doucement, dans le bonheur d’un rêve que le sort, enfin clément, lui envoyait après lui avoir si longtemps refusé la réalité.

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Pour lui donner la réplique au piano, il y avait Gaston Serpette, Raoul Toché et Édouard Philippe. Une certaine valse improvisée par eux quatre fit même sensation. L’un d’eux avait attaqué le motif et, au bout de quelques mesures, cédait la place au second, debout à côté de lui. Quelques mesures encore, et le troisième continuait,