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déjà les cinq premières places étaient prises ! Il y avait de quoi faire reculer de plus patients que nous. Heureusement, nous savions par expérience ce qu’il faut penser des projets et des programmes directoriaux et, sans rien manifester de notre scepticisme, nous acceptâmes le rang qui nous était offert.

En attendant, il fallait s’occuper au plus tôt de la musique. Nous avions immédiatement pensé à Messager, mais il avait quitté Paris depuis quelque temps déjà, pour se fixer en Angleterre. Je lui écrivis à tout hasard et, trois jours après, nous avions sa réponse, nous demandant l’envoi du manuscrit. Trois autres jours après, nouvelle réponse nous disant :

— Cela me va beaucoup. Je me mets à l’ouvrage et j’irai vite.

Nous avions eu bien raison, nous, de ne pas nous émouvoir du long délai imposé, et lui, de presser son travail. Dès le 12 octobre, le lendemain même de sa réouverture, Coudert nous appelait d’urgence, Duval et moi, pour nous demander où Messager en était et si nous étions prêts à entrer tout de suite en répétitions.

— Mais vos quatre autres pièces ?

— Il en est bien question ! Ce n’est que sur la vôtre que je puis compter et il faut que nous passions au plus tard dans un mois.