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Combien en ai-je vu passer de directions, dans ce théâtre des Bouffes, depuis le jour où Jules Noriac et Charles Comte m’y avaient accueilli pour la première fois en 1869 ! D’abord, après le départ de Noriac, Comte, resté seul, qui m’avait joué l’Étoile, la première partition d’Emmanuel Chabrier. A Comte, avait succédé Cantin, l’ancien directeur des Folies-Dramatiques, qui, lui, ne me joua rien du tout, s’étant brouillé avec moi pour je ne me rappelle plus quelles raisons, assez futiles d’ailleurs. Pourtant, après ses grands succès des Mousquetaires au Couvent et de la Mascotte, comme il se trouvait de belle humeur, il était venu à moi, un soir de première et m’avait tendu la main en me disant :

— Voyons ! Ça ne peut pas toujours durer. Apportez-moi quelque chose.

Ce « quelque chose » fut la Béarnaise, par laquelle devait commencer ma collaboration avec Messager. Seulement, il était écrit que, décidément, Cantin ne me jouerait jamais. A peine avait-il l’ouvrage que, voulant prendre un repos définitif, il passait la main à Gaspari, un ancien directeur, qui avait connu gloire et fortune au petit Théâtre du Luxembourg — plus communément Bobino — et ensuite aux Menus-Plaisirs, où il