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effondrés, tandis qu’à l’avant-scène se trouvait, seul en vue du public, un salon que l’incendie n’avait pas encore atteint et où se jouait la dernière scène de l’acte. Les murs de ce salon étaient tout en bois découpé à la façon d’un jeu de patience — d’un puzzle pour parler suivant la mode — et se composaient d’une centaine au moins de silhouettes différentes, tenues rapprochées par de longues tringles de fer passées dans des anneaux. Il ne fallait pas moins d’une heure pour le mettre en état avant chaque représentation. Au moment voulu, du cintre on retirait successivement les tringles et tout s’écroulait avec fracas, démasquant par une brèche énorme le fond du théâtre, pendant que, derrière les châssis, les machinistes allumaient des feux de Bengale, et, à l’aide de grands soufflets, envoyaient, sur des réchauds disposés de place en place, la poudre de lycopode dont on se servait alors pour imiter les flammes, qui s’élevaient en tourbillonnant.

Cet écroulement, cet effet d’embrasement final, était merveilleusement combiné et de la plus grande ingéniosité. Malheureusement, il ne devait pas suffire à faire accepter par le public un « mélo » assez ordinaire qui n’était pas de force à se soutenir de lui-même.

— Ce n’est pas ce bel incendie-là qui fera