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de lui. L’actrice, fort bonne fille, d’ailleurs, n’était pas endurante et, comme on dit, n’avait pas la langue dans sa poche. La main non plus, ainsi qu’elle le lui démontra — v’li ! v’lan ! — par une paire de gifles bien sonnantes. Au milieu des quelques personnes que cette « explication » avait attirées, Koning restait abasourdi, ne sachant quelle contenance tenir, quand Aurélien Scholl, qui passait, fit éclater tout le monde, en disant d’un ton de reproche indulgent à l’irascible Suzanne :

— Oh ! la méchante, qui bat son petit !

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Vers cette époque, il fut pendant un temps le secrétaire de Nestor Roqueplan, dont il m’a conté qu’il faisait le tourment par la forme de ses chapeaux. L’inventeur de la lorette avait, en effet, un amour de l’élégance qu’il poussait jusqu’au raffinement le plus intransigeant, et la moindre faute de goût le mettait hors de lui. Si bien qu’un jour, n’y tenant plus, il entraîna de force son jeune secrétaire chez son propre chapelier, pour lui choisir de sa main et lui payer de sa bourse, une coiffure dont le « style » n’offusquerait plus ses regards.

Personnage tout à fait curieux que Roqueplan, ce Parisien quintessencié, qui trouva le moyen de