Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

au-dessus de la lèvre supérieure, un imperceptible duvet, un rien, une fumée, qui, à son grand désespoir, n’en finissait pas de se transformer en moustache.

Doué d’un esprit naturel assez vif, il avait déjà réussi, vers l’âge de quinze ans à peine, à se faufiler dans la rédaction du Diogène, où de petits échos agressifs avaient attiré l’attention sur lui, en attendant qu’il se haussât jusqu’au Figaro et au Nain Jaune — ce qui devait l’amener bientôt après à être un des « leaders » du Figaro-Programme et à s’ouvrir ainsi les coulisses de presque tous les théâtres.

Par exemple, le métier n’allait pas sans quelques inconvénients et, plus d’une fois, il arriva que les gens qu’il avait piqués de ses coups d’aiguille regimbèrent contre cet audacieux petit journaliste, dont la taquinerie gamine ne reculait devant rien, pas même, au besoin, devant la pointe d’une épée. Je me rappelle même, à

Par exemple, le métier n’allait pas sans quelques inconvénients et, plus d’une fois, il arriva que les gens qu’il avait piqués de ses coups d’aiguille regimbèrent contre cet audacieux petit journaliste, dont la taquinerie gamine ne reculait devant rien, pas même, au besoin, devant la pointe d’une épée. Je me rappelle même, à ce propos, une scène assez réjouissante qui eut lieu dans la cour de l’ancien Opéra — cette cour majestueuse qui s’ouvrait tout à l’entrée de la rue Drouot et s’étendait à peu près jusqu’à ce qui est devenu le prolongement de la rue Chauchat. Koning, sortant des bureaux de l’administration, situés tout au fond, sur la droite, est abordé par la plantureuse Suzanne Lagier, qui avait à se plaindre