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Des couplets dont le second n’était pas accompagné de la même façon que le premier, songez donc ! Et puis, à chaque instant des accidents, des nuances, des mouvements différents ! Ils n’étaient pas aux Bouffes pour exécuter du Wagner ! Le malheureux Chabrier n’en revenait pas :

— J’ai pourtant fait aussi simple que possible ! gémissait-il, tout abasourdi.

Comte dut intervenir :

— Allons ! Allons ! Ne perdons pas la tête et travaillons ! La pièce doit passer et je vous garantis qu’elle passera. Si, au lieu de six répétions, il vous en faut douze, ou même quinze, vous les aurez, mais je ne veux pas qu’on dise que l’orchestre des Bouffes n’a pas été capable de venir à bout d’une partition, quelle qu’elle soit !

Les temps ont bien changé et les orchestres d’aujourd’hui se jouent de bien d’autres difficultés. Seulement l’Étoile avait le tort de venir trop tôt il et l’on s’en aperçut bien à la première, où le public se montra un peu dérouté de ne pas entendre ses motifs familiers ou, tout au moins, de ne pas les entendre présentés comme il en avait l’habitude.

La pièce réussit cependant et certains morceaux enlevèrent la salle, mais sans que le succès fût décisif autant qu’il l’aurait été quelques années plus tard. D’ailleurs, les Bouffes traversaient