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presque toute l’action, ne savait que se montrer assez bon chanteur dans un rôle qui aurait exigé surtout de la gaieté et de la fantaisie : le succès de la pièce en fut diminué.

Encore une seconde représentation qui se trouva troublée par un incident imprévu. Mais celui-là aurait pu avoir des conséquences graves : Il y avait une bonne demi-heure que l’on avait commencé le premier acte, lorsque la scène et la salle se trouvèrent peu à peu envahies par une fumée acre et épaisse. C’étaient tout simplement des chiffons servant au nettoyage et imprégnés d’huile, qui avaient brûlé dans une courette derrière le théâtre. Le public, qui n’était pas encore remis de l’impression toute récente d’un incendie tragique, avait tôt fait de s’inquiéter. Déjà on commençait à s’agiter et Aurélien Scholl, placé à l’orchestre, se leva pour demander des explications. Le directeur — qui était alors Henri Micheau — se présenta sur la scène et s’avança pour parler, mais son apparition, au lieu de rassurer les peureux, semblait accentuer le mouvement ; on sentait qu’il y allait avoir une panique. Micheau eut une inspiration : au lieu d’essayer de prendre la parole, il saisit une chaise et s’assit, les bras croisés, devant le trou du souffleur, tandis que les artistes se rangeaient autour de lui dans une attitude des plus calmes. Il n’en fallut pas