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s’évertuant à planter un gros clou, pour accrocher un tableau à la place d’un autre : c’était chez lui une manie de modifier à tout instant la disposition des choses. Il appelait cela « changer le décor ».Toujours clouant, suant et tapant, il m’expliqua pourquoi il m’avait écrit :

— Mon cher, Blandin me demande pour cet hiver la revue des Menus-Plaisirs, mais je suis tellement pris que je ne pourrais m’en charger tout seul. Voulez-vous en être ?

J’en fus donc. Cela se passait vers le milieu de juin et la revue n’était que pour la seconde quinzaine de décembre, mais il n’en fallait pas moins s’y mettre immédiatement, car il y avait tout un travail préparatoire, consistant à choisir les événements qui seraient encore d’actualité quelques mois plus tard, à noter au fur et à mesure ceux qui pouvaient fournir une scène ou un couplet, à chercher au café-concert les airs les plus nouveaux, et, enfin, à établir un scénario assez élastique pour se modifier suivant les besoins. Toutes choses qui exigeaient par semaine au moins deux ou trois rendez-vous, que les vacances même ne pouvaient interrompre tout à fait. A ce point que Busnach, qui n’admettait en général d’autre déplacement que celui de Monte-Carlo — à cause de la roulette — prit sur lui de venir me rejoindre au mois