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pittoresques et que, disait-il, il n’aurait pas trouvé aussi bien le crayon à la main.

Quant à la distribution, du rôle le plus important au plus infime, elle était de premier ordre. Et il n’y avait pas moins de trente-deux personnages — ce qui, d’ailleurs, a peut-être contribué à rendre l’ouvrage difficile à monter sur certains théâtres. Tout d’abord, le beau baryton Vauthier, tout fier d’incarner un Mandrin à panache, en même temps bandit et gentilhomme, puis Berthelier, un lieutenant de police épique, chantant avec toute la verve qu’on lui connaissait, les couplets « de l’œil » :

Je mets tout mon orgueil
Dans mou œil !

ou bien racontant, au 3e acte, sa présentation au roi :

Il s’est pâmé,
Louis le Bien-Aimé !

L’excellente Desclauzas, qui vient de mourir dernièrement, et dont le nom restera comme type d’un emploi dans les tableaux de troupe en province, jouait une créole qui s’imaginait avoir été mise à mal par Mandrin pendant un évanouissement. Il fallait l’entendre à son entrée s’annoncer elle-même : « Dona Juana de Rio-Négro, de