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devant nous : le Petit Duc, qui tenait l’affiche depuis le mois de janvier 1878, devait, l’Exposition aidant, s’y maintenir pendant de longs mois encore, et la Camargo ne vit son tour arriver que dans les derniers jours de novembre.

Les costumes étaient, naturellement, dessinés par Grévin. Pour le premier acte, il nous avait fait une reconstitution exquise d’un ballet mythologique au XVIIIe siècle ; il y eut un mouvement dans la salle quand le rideau se leva sur les groupes de danseuses terminant leur répétition et auxquelles venait se mêler le chœur des abonnés. Par exemple, lorsque je lui avais réclamé plusieurs fois les dessins pour les brigands. Je n’avais jamais pu en obtenir que cette réponse :

— Attendez ! vous les verrez plus tard.

Le vrai est qu’il n’y en avait pas et qu’il n’y en eut jamais. A la première répétition en costumes il se borna à faire descendre du magasin tout ce qui s’y trouvait, et, prenant homme par homme, il se mit à affubler chacun à sa façon et un peu au hasard : l’un, moitié abbé, moitié soldat ou paysan ; l’autre, domestique et seigneur, ou bien mi-partie Louis XIII, mi-partie Louis XV ; celui-ci, qui était grand, avec une défroque trop petite tandis que celui-là se perdait dans des vêtements trop larges, bref, un ensemble des plus