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sans qu’il y ait à cela une raison bien appréciable, car elles avaient eu, à l’origine, le même succès, et, tant que dura la direction Koning à la Renaissance, on en avait donné des reprises fructueuses. Mais les directeurs changent et ils oublient — ou ils ignorent. Pourtant, en ce qui concerne la Camargo, je ne doute pas qu’il ne s’en trouve quelque jour un plus avisé qui se souviendra, à son grand profit, d’une des partitions les plus gaies et les plus charmantes du compositeur de la Fille de Madame Angot, qu’il tient lui-même en grande estime, dont tous les motifs si pimpants ont été un moment populaires et ne tarderaient pas à le redevenir.

Nous avions eu l’idée de la pièce en lisant, je ne sais plus où, une anecdote qui contait que la célèbre danseuse ayant été capturée par les hommes de Mandrin, sur la route de Lyon, où elle allait en représentations — déjà les tournées ! — le bandit s’était empressé de lui rendre la liberté en n’exigeant galamment pour rançon que la faveur de lui voir danser un de ses pas. L’aventure était d’une authenticité assez douteuse, mais que nous importait ? Il suffisait qu’elle fût vraisemblable et elle nous paraissait à souhait pour une opérette. Nous en parlâmes à Koning, qui fût tout de suite séduit :

— Justement, nous dit-il, j’ai chez moi une