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grande semaine, d’être accrochée par quelque importun, qui ne la quittait que très difficilement. Très accueillante, elle n’avait souvent pas la force de s’en débarrasser et c’était moi qui avais mission, quand je sentais que cela allait tourner, comme on dit, à la barbe, de venir la délivrer, sous un prétexte quelconque. Et je m’en acquittais de mon mieux. Pourtant, un matin que nous faisions les cent pas sur les planches, je la vois abordée par un personnage qu’elle accueille de la façon la plus joyeuse et la plus expansive. Devant cet enthousiasme, je me retire discrètement. Une bonne demi-heure après, elle revient à moi toute grondeuse :

— Eh bien ! Vous n’êtes pas futé de m’avoir laissée si longtemps aux mains de ce raseur.

— Un raseur ! Mais vous aviez l’air d’en être si ravie !

— Comédie, mon cher !

— Vous la jouez trop bien ! C’est votre faute.

— Que voulez-vous ? Il faut bien être aimable avec les gens !

*
* *

Ce qu’elle redoutait encore plus que les raseurs, c’était ceux qui venaient lui parler presque dans le