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départ et, en marchant derrière cette voiture, qui allait au pas pour éviter toute secousse, j’eus comme l’impression que je suivais déjà son convoi. Quand elle fut dans le compartiment avec son mari et son médecin, elle me tendit la main en souriant : — Au revoir. A bientôt !

Je ne devais plus la revoir que morte !

Pourtant, tout d’abord, quand elle s’était retrouvée chez elle, son lit dressé dans le grand et clair salon d’où la vue s’étendait si loin par-dessus les Tuileries et jusqu’au delà du Trocadéro, elle avait paru devoir aller mieux. Le docteur Potain, appelé en consultation, avait même déclaré que, si d’ici deux ou trois jours, il ne se produisait pas de complications, on pourrait espérer. Et nous espérions tous : dans la nuit, une hémorragie l’emportait.

Jamais je n’ai vu foule aussi nombreuse et aussi recueillie que celle qui se pressait à Saint-Roch et tout autour de l’église, le jour de son enterrement et, sur tout le passage, jusqu’au cimetière de Passy, où elle allait reposer. Pas plus nombreuse cependant que celle qui avait envahi la Trinité quand elle s’y était mariée, mais combien différente ! C’est que, ce jour-là, ce n’était plus fête et que Paris était en deuil de sa gaieté !