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Ce que fut sa carrière, il est inutile de le rappeler. Petite pluie, la Femme de Socrate, Chamillac, la Souris, Monsieur Scapin, la Duchesse Martin et surtout la Suzanne de Villiers du Monde où l’on s’ennuie et Antoinette de l’Étincelle — oh ! le récit de la scène avec le notaire, tout en cassant des noisettes ! — autant de rôles, autant de succès pour son talent souple et varié, qui savait si bien allier, quand il le voulait, au comique le plus franc toute la grâce et toute la tendresse.

Mais cette artiste si vibrante et si moderne était en même temps un des piliers du répertoire. Elle y apportait la fantaisie la plus personnelle et la plus éblouissante, unie aux plus pures traditions classiques et à une maîtrise incomparable. En quoi je ne pense pas qu’elle soit de sitôt remplacée. J’ai parlé de la Dorine, qu’elle avait abordée avec tout l’aplomb et la crânerie de sa jeunesse et où elle avait enlevé de haute lutte son public. Avec quelle autorité elle s’imposa ensuite dans les Précieuses, le Malade imaginaire, les Fourberies de Scapin, Amphitryon, les Femmes savantes et le Bourgeois gentilhomme ! Quelle joie que la grande scène du Dépit amoureux avec elle et Coquelin ! Et les tirades en patois gascon