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c’est une préface que tu exiges. Une préface, y songes-tu ? Et pour un livre qui n’en a nul besoin, car ce livre, je l’ai lu tout d’une haleine et je dois t’avouer ingénument que les passages qui rappellent le temps où je fus ton collaborateur sont ceux qui, tout d’abord, m’ont le plus intéressé. S’ils ne m’apprennent rien de nouveau, ils me font revivre une partie de ma vie, la plus belle, celle du travail et du succès, et, pour un auteur comme pour un soldat, relire ses campagnes, c’est retrouver pour un moment les émotions d’autrefois et humer en imagination le parfum de la gloire passée. J’imagine que toi-même tu as dû ressentir une certaine satisfaction à retracer l’heureuse époque de nos travaux communs. Pourquoi faut-il que ces souvenirs soient mêlés d’un douloureux regret, celui de la disparition prématurée de ce cher Leterrier, qui complétait si bien notre laborieuse trinité ?

La part faite de ce qui me concerne personnellement, je reviens à ton livre, rempli d’anecdotes des plus amusantes, dont un grand nombre sont nouvelles pour moi. Je me suis bien attendri aux chapitres consacrés