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j’étais encore en quatrième, que déjà la Mariée du Mardi-gras avait pour moi moins de secrets que le quatrième livre de l’Énéide ou le chant neuvième de l’Iliade. Hortense Schneider, la mère Thierret et toutes les jolies filles de la troupe, Crénisse, Keller, Elmire Paurelle, Léontine Massin, de Ribeaucourt et autres, faisaient le plus grand tort à Virgile, à Homère et même au voluptueux Horace, et la voix de mes professeurs me semblait moins agréable à entendre que celle de Brasseur disant dans son rôle de Groseillon : « C’est mon oncle qui ne dira rien, mais c’est ma tante qui ne sera pas contente ! » Et dans les Diables roses, l’organe si suave de Gil-Pérez attaquant une phrase dans l’aigu pour la continuer sans transition dans les notes les plus graves : « Alors, je me suis dit : tiens ! si j’épousais la petite Belzingue ? Et pourquoi donc que je ne l’épouserais pas, la petite Belzingue ? » Cette façon de formuler une demande en mariage a longtemps fait ma joie.

Et Geoffroy, dans la Cagnotte ! Et Hyacinthe avec son nez phénoménal : « Peau de satin : on m’a donné ce nom-là à cause que j’ai la peau douce. » Ou bien « Sans effeuiller la reine des fleurs ! » qui est resté légendaire.

Dans une autre pièce, les Femmes sérieuses, qui n’eut que peu de succès, bien que signée Siraudin,