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au théâtre même, dans l’appartement qu’elle y occupait avec ses parents. Je ne revois jamais sans penser à elle ces petites fenêtres qui se trouvent en façade, tout en haut, au-dessus du foyer du public. Lorsque la pièce parut en brochure, la mère nous fit demander l’exemplaire qui aurait été destiné à sa fille, en nous priant d’y mettre la même dédicace que si elle eût été encore vivante.

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Pendant ces répétitions et bien qu’il ne s’agît que d’une chose à laquelle il n’attachait que peu d’importance, j’ai pu me rendre compte de ce qu’avait dû être, comme metteur en scène, l’homme qui dirigeait le Gymnase depuis 1844. Dès que les acteurs commençaient à savoir suffisamment leur rôle, il arrivait, après avoir prévenu la veille. Installé dans son fauteuil, il écoutait sans faire la moindre observation.

Mais le lendemain, quel changement ! En, quelques mots nets et brefs il bouleversait tout, mettant à droite ce qu’on avait réglé à gauche, faisant reculer celui qui était en avant ou s’asseoir celui qui était debout, et tout cela sans se tromper d’une réplique, posément, avec une sûreté extraordinaire.