Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

George Sand, mais je serais bien incapable de commettre la moindre indiscrétion sur le sujet de cette comédie qui n’a du reste pas laissé de traces. Tout ce que je me rappelle et qui m’avait beaucoup frappé, c’est qu’il y avait là-dedans un personnage fatal et romanesque à tous crins, qui était, je crois bien, joué par Lafontaine. Le nombre de fois que ce brave Lafontaine aura été fatal sur la scène, on ne saurait se l’imaginer ! Ce qui ne l’empêchait pas de se montrer au besoin plein de bonhomie et d’onction, comme dans l’Abbé Constantin, ou même de fantaisie comique, comme dans le Fils de famille.

Voilà une pièce, le Fils de famille, qui bien que je l’ai vue à peu près vers la même époque, à une reprise, est restée tout à fait vivante dans ma mémoire : Bressant, Lafontaine, Lesueur, Priston, Landrol, Rose-Chéri, Mélanie, Chéri-Lesueur elle-même avec sa longue figure chevaline, tous disparus depuis longtemps et que je revois encore aussi nettement qu’aux soirs où ils attiraient la foule au boulevard Bonne-Nouvelle !

Peu après Flaminio et le Fils de famille, un autre de mes souvenirs lointains est celui d’une première, — la première de ma vie — pour laquelle j’avais reçu, honneur dont je n’étais pas médiocrement fier, un fauteuil à moi spécialement adressé par Alexandre Dumas père, qui, fort lié avec