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fit que le mois d’octobre se termina sans que les Prés Saint-Gervais eussent été affichés. Nous entrevîmes alors avec joie la possibilité d’arriver bons premiers. Mais, pour cela, il fallait ruser, affecter de travailler lentement alors que, sous main, nous redoublions d’efforts aux répétitions, dont nous annoncions la dernière à deux ou trois semaines de là, au plus tôt. Puis, quand tout eut été bien préparé dans l’ombre et le mystère, subitement nous démasquions une affiche portant « Relâche pour répétition générale. » Hip ! Hip ! Hurrah ! Bertrand était battu d’une dizaine de longueurs ! Il fut quelques jours à s’en remettre.

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Du sort de la pièce, je n’ai rien à dire que l’on ne sache. Je me rappelle seulement qu’au moment de paraître en scène, Granier fut prise d’un trac fou — ce trac dont elle n’a jamais réussi à se débarrasser les soirs de première :

— Non ! criait-elle, je ne veux pas ! J’ai trop peur. Je ne pourrai jamais !

Il fallut presque la pousser de force sur le tremplin. Mais, une fois qu’elle y fut, elle y resta.

Un autre trac, d’un effet tout différent, fut celui de Vauthier. Lui n’hésita pas à entrer en scène ;