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J’ai dit que le point de départ avait plu à Bertrand : il s’agissait d’un jeune homme, que jouait Grenier, venu à Paris pour se marier, flanqué d’une malle, où se trouvait toute sa fortune, et de son fidèle valet de chambre, qui n’était autre qu’un authentique Peau-Rouge, sauvé et recueilli par son père lors d’un voyage en Amérique : la voilà bien, l’influence des romans de Gustave Aymard ! Ah ! le Grand Chef des Aucas fut un bien grand coupable !

A la gare d’arrivée — bien qu’on ne fût pas sur l’Ouest-Etat, — la malle ne se retrouvait plus. Perdue, volée, peut-être, enfin la ruine complète ! L’infortuné ne voyait à sa situation qu’un seul remède, le suicide ; mais, certain de manquer au suprême moment du courage nécessaire, il chargeait son dévoué Peau-Rouge de la commission, en lui faisant jurer par tous les grands manitous que prières ni supplications ne l’empêcheraient de remplir son office. On devine aisément la suite : la malle retrouvée, la vie apparaissant de nouveau belle et souriante au bon jeune homme, avec une fiancée adorable et, par là-dessus la menace suspendue au-dessus de sa tête de ce Peau-Rouge de Damoclès, qu’il fallait à tout prix dépister. Assurément, ce point de départ en valait bien un