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jardin, me disposant à partir en promenade avec les autres et, me hélant de sa fenêtre :

— Arrivez ici, le poète ! Et mettez-vous à cette table. Voici un rondeau dont je ne peux rien tirer. Il me faut, à la place, deux couplets disant la même chose. Vous ne sortirez d’ici que lorsqu’ils seront faits. Mais, vous savez, je veux un « bis » !

Résigné, je renonçai à ma promenade et je fis les couplets, dont il se montra ravi.

Seulement, mes couplets ne furent pas bissés, ainsi qu’il me l’avait demandé : le jour de la première représentation, j’eus le douloureux plaisir de les entendre trisser. Et c’était un résultat que je n’avais pas encore obtenu pour mon propre compte !

Un peu après, ce fut une revue qu’il me fallut écrire, mais cette fois, pour mon amusement et, peut-être, pour celui des invités. La revue était une des traditions de la Villa Orphée et, dès que l’on pouvait réunir les éléments suffisants, on n’avait garde d’y manquer. Il y en avait eu de célèbres avec les peintres Detaille et Vibert pour décorateurs et Georges Bizet au piano, et l’on parlait encore d’une certaine entrée du shah de