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Une ou deux fois la semaine, nous nous rendions chez notre compositeur, au Pavillon François Ier, où il s’était logé sur la terrasse, de sorte que chaque séance de collaboration se trouvait pour nous doublée d’une partie de campagne. Et puis, rien d’amusant comme de le voir continuer à écrire tout en causant et couvrir les portées de ses minuscules hiéroglyphes qu’il jetait sur le papier d’un geste saccadé : trait, point, trait ; — point, point, trait ; — absolument un télégraphiste devant son Morse !

Puis, la lecture et les répétitions : avec des artistes comme Christian, Grivot, Tissier, Scipion, Zulma Bouffar et toute une troupe de petites femmes jeunes, jolies et gaies, il n’y avait réellement pas moyen de s’ennuyer et jamais pièce ne fut, comme celle-là, préparée dans la joie.

À part, cependant, quelques sorties et quelques colères d’Offenbach, qui devenait assez facilement nerveux et irascible dès qu’il se trouvait sur le plateau et en plein feu. Mais on était prévenu et lui-même avait soin, dès la première réunion, de prendre les devants :

— Mes amis, je vous demande bien pardon d’avance pour toutes les choses désagréables que je vais vous dire.

Cela lui permettait de bousculer son monde sans trop prendre de gants. D’ailleurs, lorsqu’il