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En effet, à partir de cette séance, nous eûmes tôt fait de mettre notre grande machine sur pieds et de la porter à Offenbach, qui avait alors la direction de la Gaîté et dont nous n’avions pas mis un seul instant en doute l’empressement à recevoir un ouvrage aussi mirifique. Aussi, quelle déconvenue, quand il nous le refusa tout net ! D’abord, il avait bien d’autres projets en tête ; en outre, l’énormité des frais l’épouvantait, lui qui, pourtant, n’avait pas l’habitude de reculer devant les mises en scène les plus fastueuses, comme en témoignaient Orphée aux enfers et, plus tard, la Haine.

Nous reprîmes notre manuscrit pour le porter au Châtelet, où il fut reçu tout de suite par le directeur d’alors, un M. Fischer, qui, d’ailleurs, ne dura pas assez longtemps pour nous jouer.

Entre temps, Offenbach, rebuté par l’insuccès éclatant de la Haine, se décidait à passer la main à Albert Vizentini. Celui-ci, qui avait assisté à tous nos pourparlers et tout tenté pour qu’on se décidât à nous monter, mit comme condition que la première pièce nouvelle qu’il afficherait serait le Voyage dans la lune.

— En ce cas, dit Offenbach, c’est moi qui en écrirai la musique.