Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

Gaîté, c’est-à-dire jusqu’à la fin de la saison, il fallait que la chose restât dans le plus profond mystère.

Que serait-il advenu, grand Dieu ! si l’on avait appris que la Gaîté réchauffait dans son sein un serpent destiné à chanter un jour la musique de Lecocq, et à quelles représailles directoriales n’eût pas été exposée l’artiste ainsi passée à l’ennemi ?

On se jura donc le secret, comme dans toute bonne conspiration, et l’on s’arma de perruques blondes et de collets noirs : il y avait tout ce qu’il fallait chez l’auteur de la Fille de Mme Angot.

Ce soir-là, Jeanne Granier s’endormit heureuse, sous le premier sourire de la fortune.

*
* *

Hélas ! trop de sourires ! aurait-elle pu dire, comme Calchas disait : trop de fleurs ! Après cette première chance, il lui en tomba une autre, sous laquelle elle faillit bien être assommée :

Dès le commencement des représentations de la Jolie Parfumeuse, on lui avait distribué en double le rôle de Rose Michon créé par Théo, mais on comptait bien qu’elle ne le jouerait