Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée

remises et d’attente pour un seul acte, voilà qui est bien fait pour enseigner la patience à de jeunes auteurs !

*
* *

Tout de même, le temps de ces répétitions à la Renaissance ne fut pas perdu pour moi, puisque je devais y trouver l’objet rare : une étoile.

Parmi les nombreuses « petites femmes » de la troupe Offenbach, il y avait une toute jeune fille absolument inconnue et qu’on avait engagée sur son amusante frimousse de pensionnaire ingénue et rieuse. Elle avait été désignée pour remplir dans Mademoiselle Moucheron un personnage de second plan et je la vis arriver toute fière de tenir à la main le cahier manuscrit de « son rôle » — son premier rôle inédit ! — Frappé par cette physionomie mobile et délurée et par ce joli rire qui sonnait si gaîment et qui devait par la suite lui gagner tant de fois le public, je me renseignai immédiatement auprès de Callais, le régisseur général du théâtre. La nouvelle recrue d’Offenbach, la petite débutante encore ignorée, s’appelait Jeanne Granier… C’était une enfant de la balle, fille d’Irma Granier qui avait jadis créé au Vaudeville le rôle de Nichette dans la Dame aux camélias de Dumas fils, et plus tard, à Bruxelles,