Page:Vanini-Oeuvres philosophiques, trad. Rousselot, 1842.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



NOTICE


SUR LA VIE ET LES OUVRAGES


DE J. C. VANINI.


______________________


Jules César Vanini naquit à Taurozano, dans le royaume de Naples, comme il le dit lui-même dans ses Dialogues ; quant à l’année de sa naissance, on ne peut la fixer que par conjecture. Dans le dernier de ses Dialogues sur les secrets de la nature, il nous apprend qu’il est âgé de trente et un ans ; si donc il avait trente et un ans en 1616, année de la publication de l’ouvrage, on doit en conclure qu’il naquit en 1885. Son prénom était Lucilio, mais il se donna ensuite les surnoms de Jules César, après avoir essayé d’abord de celui de Pompée. Cette affectation de se donner des noms célèbres le fit accuser d’orgueil, et on peut croire en effet que Vanini n’en manquait pas ; cependant, en terminant ses Dialogues, il semble prévenir ce reproche en se plaignant qu’un théologien de Rome qui portait les mêmes noms que lui, partageait sa renommée, sans avoir partagé ses travaux, et il saisit cette occasion de faire savoir qu’il descendait par sa mère Lopez de Noguera d’une noble maison espagnole. Son père, Jean-Baptiste Vanini, l’envoya à Rome pour y étudier la théologie et la philosophie. Son premier maitre en théologie fut Barthélemi Argotti, dont il se loue beaucoup, et qu’il appelle le phénix des prédicateurs de son temps ; dans la philosophie il eut pour maître Jean Bacon, « le prince des averroïstes, dit-il, et dont j’ai appris à ne jurer que par Averroës 1[1]. » Vanini avoue ici sa prédilection pour

  1. Naudé, dans son Apologie des grands hommes accusés de magie, accorde le même titre à Jean Bacon.